Dans son livre paru aux
éditions Albin Michel, Jacques Salomé nous explique pourquoi il faut prendre le temps de vivre pleinement et comment rencontrer le bonheur dans les moindres détails de notre vie quotidienne. Il
parle entre autres : des multiples naissances d'une vie, de l'art de construire et de retrouver l'estime de soi, de l'intimité personnelle, de l'intimité partagée, des chemins pour aller en
pleine confiance de soi et des autres, du plaisir d'exister, de l'apprentissage du bien être qui se révèle être un défi permanent, du bon sens et de la sagesse, de ces qualités à développer plus
que jamais dans l'avenir. Nous l’avons rencontré dans son petit village du Lubéron.
Alain Giraud: Quel est
votre définition du bonheur ?
Jacques Salomé:
Il peut y avoir beaucoup de définitions au bonheur suivant notre sensibilité
Le bonheur c'est quand on se trouve en accord avec soi même et ceux qui nous entoure, que circulent à l'intérieur de nous et entre eux et nous, une vibration de
paix, de plaisir et d'harmonie. Le bonheur c'est un chemin pour accéder au meilleur de soi et de l'autre. Le bonheur c'est le plus souvent ne plus entretenir sa capacité à se rendre
malheureux.
AG : Celui-ci n’est il pas éphémère ?
JS:
Le bonheur est toujours éphémère, volatile, ce n'est pas un état permanent car il repose sur l'imprévisible et la
fragilité des rencontres, des échanges et des partages. C'est pour cela qu'il mérite d'être accueilli quand il passe à notre portée, qu'il est important de ne pas le maltraiter et plus important
encore de le protéger, contre des pollutions éventuelles.
AG : Vous venez de nous concoctez un ouvrage sur le sujet dont le titre évocateur « Pourquoi est-il si difficile d’âtre heureux» laisse
présager qu’il y a bien une réelle difficulté pour atteindre le bonheur. Que faut-il faire pour accéder à ce privilège même si dans les remous ou les violences impitoyables de la vie, on a du mal
à se relier à lui ?
JS: Oui
c'est difficile d'être heureux ? D'abord parce que nous sommes entourés de beaucoup de violences, nous avons accès (télévision, internet, mobile) à toutes les turpitudes, les injustices, les
agressions qui sévissent de par le monde à tout instant. Il me semble cependant qu'en respectant quelques règles d'hygiène relationnelle, on peut apprendre les 4 ancrages du bonheur
* apprendre à s'aimer
* apprendre à se respecter (savoir dire non)
* apprendre à se responsabiliser (arrêter de rendre autrui ou le monde qui nous entoure responsable de ce qui nous arrive, comprendre par exemple que derrière toute accusation, il y a une
demande)
* accepter de ne pas être toujours responsable de ce qui m'arrive tout en sachant que je suis toujours responsable de ce que j'en fais !)
AG : N’avez-vous pas le « ressenti »
qu’aujourd’hui le bonheur est devenu un produit de consommation ?
JS: Ce n''est pas le bonheur qui est un produit de consommation, ce sont les leurres (ils sont nombreux vantés par des artistes), les produits
inutiles (ou simplement utiles), les sollicitations (tout azimut) que l'on tente de nous vendre en nous laissant croire qu'ils sont nécessaires, indispensable et participer à notre
bonheur.
AG : Trouvez le bonheur
n’est déjà pas facile. Mais il est peut-être encore plus difficile de le conserver. Quels conseils pourriez-vous nous donner pour justement le garder le plus longtemps
possible ?
JS: Ne pas le
maltraiter quand il est là
Remerciez ceux avec qui nous le partageons ou le découvrons
En garder longtemps la trace en nous
Rester ouvert à l'imprévisible, au surgissement des bonheurs à venir.
AG: Dans votre ouvrage, le lecteur va-t-il y trouver des pistes sérieuses et concrètes ?
JS: Le mot piste me convient, en effet je propose des chemins,
de pose de balises (points de repères fixes) pour pouvoir devenir de plus en plus conscient, engagé, décisionnel pour tout ce qui concerne notre propre vie. En n'acceptant plus de la laisser
définir par les autres !
AG : Maintenant Jacques, juste une petite confidence pour « Santé Intégrative », sentez-vous en ce moment briller cette petite lumière
en vous, cette petite veilleuse fidèle, patiente, inaltérable qu’est le bonheur ?
JS:
J'ai plusieurs points d'appui pour être heureux aujourd'hui. J'ai terminé les corrections d'un manuscrit pour un livre qui m'habite depuis 4 ans et j'ai le
sentiment (tout à fait personnel) que ce sera un bon livre. De plus, j'ai donné hier au soir une conférence dans une ville proche. J'ai été touché par l'enthousiasme du public. J'ai
envers lui une immense gratitude. Car je considère que réunir 800 personnes un soir de semaine a quelque chose de magique. Il y a 150 films à la télé, il faut préparer le repas, prévoir pour les
enfants, préparer les affaires du lendemain car on va rentrer tard et on a quand même le courage de sortir, d'aller écoute un bonhomme qui parle sur la communication et l'amour ! Et un appel
téléphonique m'annonce que deux de mes enfants vont venir passer une fin de semaine avec moi ! Quel bonheur d'anticiper tout ce que nous allons partager, agrandir en nous.
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