La sophrologie en accompagnement des pathologies
Au cours d'une maladie, quelle qu'elle soit (cancer, sclérose en plaques, céphalées chroniques, etc), le corps devient un fardeau et n'est souvent perçu, ...que dans ce qu'il contient de négatif, de douloureux, de contraignant... Les conséquences peuvent être multiples.
Nous constatons souvent que les personnes malades « délaissent » leur corps au profit de l'esprit, de l'intellect. Tout se passe désormais dans la tête, le malade pensant réhabiliter son corps lorsque celui-ci ira mieux.
De plus, les structures médicalisées ne prennent souvent en compte, que le symptôme, bien que de nos jours l'aspect psychologique de l'origine ou des conséquences de la maladie soient de plus en plus pris en charge.
L'accompagnement corporel est encore bien trop rare dans nos hôpitaux et cliniques, faute de budgets ou parfois d'ouverture d'esprit. Pourtant, aborder un patient dans sa globalité ne peut que lui être bénéfique. L'approche sophrologique dans de telles structures a bien des avantages, dans la mesure où elle peut intervenir dans de nombreux domaines.
Le sophrologue vous accompagne
La gestion de la douleur est l'une des demandes formulées directement. Lorsqu'une partie du corps est douloureuse, l'attention est focalisée dessus, ce qui peut avoir tendance à l'exacerber.
Par le relâchement des tensions physiques et le lâche-prise mental, la souffrance peut déjà commencer à s'atténuer. Par ailleurs, l'exercice de déplacement du négatif est un très bon outil qui, lorsqu'il est bien maîtrisé, permet une meilleure autonomie du patient dans la gestion de ses inconforts physiques.
Lors des pauses d'intégrations au terme de chaque exercices, le patient apprend à se focaliser le plus possible sur ses sensations agréables en les débanalisant, ce qui lui permet de constater (parfois à sa grande surprise) qu'il peut encore avoir des perceptions positives.
Ceci contribue encore plus à l'atténuation de la douleur. Enfin, il est aussi possible de travailler sur la visualisation d'une image de bien-être propre au patient (un bon bain chaud, au soleil sur la plage...) afin de détourner l'attention du négatif.
Toutes ces techniques combinées et travaillées régulièrement permettent de devenir plus autonome et plus acteur dans la gestion de son corps. Toutefois, ces techniques ne se substituent en aucun cas aux traitements médicamenteux quand ceux-ci demeurent nécessaires, mais peuvent permettre la diminution des antalgiques en accord avec le médecin traitant.
Ces mêmes exercices donnent aussi la possibilité au malade de préserver l'intégrité de son schéma corporel. En effet, lorsqu'une personne est atteinte d'une maladie, et encore plus lorsque celle-ci est invalidante, elle perçoit son corps comme amoindri, souvent de façon démesurée.
Une bonne image de son corps
La pratique des exercices de sophrologie réhabilite le corps, donne la possibilité de se revaloriser en prêtant attention à tout ce qui va bien. Lorsque cela est possible, les exercices dynamiques sont tout à fait appropriés pour garder une bonne image de son corps, malgré les différents symptômes.
Certaines maladies nécessitent des examens médicaux douloureux, anxiogènes ou intrusifs, comme les ponctions lombaires, les coloscopies.... Être tendu lors de ces examens ne rend les choses que plus douloureuses et agressives.
L'apprentissage de la détente physique et de la respiration en facilite le déroulement. Les techniques de visualisation sont aussi tout a fait indiquées dans la préparation aux gestes médicaux.
Projection vers le futur
Lorsque l'on est persuadé que les choses vont être dures à vivre, ou vont mal se passer, cela conditionne négativement les évènements à venir. Il s'agira là de travailler les exercices de projection vers le futur.
Le patient se visualisera, par exemple, après l'intervention, seul ou entrain de communiquer, à une personne le fait que l'examen se soit déroulé dans les meilleures conditions possibles. C'est-à-dire qu'il aura su se détendre et utiliser les techniques respiratoires apprises en séances, de façon à ce que tout se passe pour le mieux.
Il peaufinera cette scène, symbole du bon déroulement de l'examen, en se voyant satisfait de lui-même. Il ancrera le positif de cette séquence à l'aide de la respiration.
Il en va de même pour la préparation aux interventions chirurgicales. Les techniques de visualisation permettent d'aborder ce moment difficile dans les meilleures conditions. Les exercices corporels, quant à eux, sont tout indiqués pour offrir une meilleure récupération postopératoire.
Traitements contraignants
Certains traitements occasionnent des effets secondaires très lourds à gérer. Notamment, les chimiothérapies indispensables au traitement du cancer : grande fatigue physique, nausées, vomissements, constipation, mucite (inflammation de la muqueuse buccale) sont le lot de la quasi-totalité des patients.
Dans ces moments, la pratique d'exercices sophrologiques très simples permet de se sentir mieux. Il n'est alors pas nécessaire de faire des exercices très longs, la pratique de la sophronisation simple et de quelques respirations lentes conviennent tout à fait.
Il est toutefois envisageable de se préparer mentalement à chacune des chimiothérapies pour les vivre au mieux : visualiser le cheminement du liquide de vie détruisant les cellules cancéreuses aide à combattre la maladie. Cependant, les effets secondaires seront atténués, mais toujours partiellement présents.
Le stress lié à la maladie ainsi que les problèmes de sommeil causés par ce même stress ou par les traitements peuvent eux aussi être fortement améliorés grâce à la sophrologie.
Soins palliatifs
Malheureusement, l'issue de la maladie n'est pas toujours la guérison... L'accompagnement sophrologique lors des soins palliatifs peut contribuer à adoucir ce si délicat moment. Dans ce cas précis, les techniques utilisées seront basiques, détente et respiration dans le respect de l'état du patient et de ses possibilités.
L'utilisation de la respiration se fera tout en douceur pour ne pas causer d'essoufflement. Par ailleurs, les visualisations seront axées sur des images agréables, il s'agira, pour le patient en fin de vie, de visualiser des scènes liées au calme et au bien-être pour lui, en essayant de retrouver les sensations positives liées à ces séquences.
Tous ces outils ont pour objectif d'alléger les vécus quotidiens et ponctuels occasionnés par la maladie, mais aussi et surtout de permettre au patient d'être davantage acteur au cours de sa maladie et de préserver sa dignité à chaque instant.
Extrait de "Sophrologie pratique au quotidien" de Christine Klein aux éditions Jouvence