L'apport de la sophrologie dans l'aspect pédagogique
"Les enfants ne sont pas des vases que l'on remplit, mais des feux que l'on allume" disait Montaigne
Notre rôle de pédagogue est au moins de ne pas l'éteindre, au mieux de l'entretenir. La sophrologie est un bon combustible !
Pour l'enfant comme pour l'adulte en formation, toutes les méthodes qui facilitent l'apprentissage sont les bienvenues. La sophrologie, elle, agit sur deux niveaux : mental et corporel. On « imprime » mieux et plus vite, on allie efficacité et détente. C'est aussi la recette pour moins de fatigue.
Apprendre à apprendre est le grand enjeu de notre époque fertile en changements. Donner à l'enfant cet atout, c'est le préparer au monde de demain.
Manager, c'est éduquer
La motivation n'est pas affaire de récompense, mais de la capacité à réunir chez quelqu'un les ressources du corps, de la pensée et de l'affectivité dans un ensemble qui fasse sens.
On apprend avec son corps. Au tout début de la sophrologie, M. Cureau professeur d'anglais dans un lycée, montrait que l'acquisition de cette langue était considérablement améliorée par l'absence de tables et de chaises, un corps en mouvement et une écoute les yeux fermés.
Plus tard, la suggestopédie (méthode pour apprendre sans stress, mise au point dans les années 1960 par un psychiatre bulgare Georgie Lozanov) exploitait de façon semblable toute une dynamique de la pédagogie.
Tout se prend avec le corps. Disponible, calme, respirant, s'accordant au langage, il exalte ses possibilités.
Les exercices de base simples (la RDC 1) suffisent à éveiller ce corps et à lui apprendre à varier ses registres toniques.
Savoir, c'est restituer...
On a remarqué que des enfants récitant fort bien leur leçon à la maison ne savaient plus le faire à l'école. Si on leur demandait de se visualiser en train de réciter à l'école, ils n'y arrivaient pas. Cet obstacle vaincu par un simple entraînement, ils devenaient aussi bons à l'école qu'à la maison. Ici commence tout le travail sur la confiance en soi, le positif, mais aussi sur la capacité à se projeter que peut apporter la sophrologie Sophropédagogie.
Si l'on ajoute aux difficultés à apprendre un environnement qui ne facilite pas toujours les choses, on comprend la place que la sophrologie prend aujourd'hui. Ses domaines sont sans limites, même si, bien souvent, c'est l'échec scolaire qui fait l'essentiel de la demande. Cette entrée par la petite porte permettra souvent d'ouvrir des portails de richesses méconnues.
Gilles Bosc, instituteur spécialisé, pionnier en la matière, cite le philosophe Alain :
« Il faut que l'enfant connaisse le pouvoir qu'il a de se gouverner... Il faut aussi qu'il ait le sentiment que son travail sur lui-même est difficile et beau ».
L'adulte, lui aussi en formation et en apprentissage, peut se sentir concerné par cette maxime.
Utiliser la sophrologie en classe n'est pas seulement en faire un « calmant » (même si cela est déjà bien utile). Il s'agit plutôt de se servir de la palette sophrologique selon les couleurs de l'instant : éveiller, calmer, aider à mémoriser, à s'exprimer, à récupérer.
Partout, des expériences se font, souvent après de longues démarches institutionnelles, mais il est hors de doute que c'est le bon chemin. On peut seulement regretter l'absence de colloques sur ce thème.
Extrait du livre de Luc Audouin "La Sophrologie" aux éditions Milan
On mémorise avec ses sens...
Chacun d'entre nous a pu repérer, à l'école, si sa mémoire était plutôt visuelle ou plutôt auditive. Les autres sens participent aussi de l'acquisition d'informations variées. L'épisode célèbre de la madeleine de Proust montre le lien entre sensation et souvenir.
On se souvient tous de Marignan, 1515, parce que cela sonne bien. Le travail sur la « sensorialité » de la RDC II, très original, enrichit notre réceptivité et nous permet de sélectionner tel ou tel canal sensoriel comme une chaîne télévisuelle.