La sophrologie a-t-elle sa place en cardiologie?

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L’apport de la sophrologie en cardiologie est très important par son effet régulateur sur les fonctions neurovégétatives et par la modification du profil psychologique. Les maladies cardio-vasculaires sont la première cause de mortalité dans notre pays.

C’est avant tout un problème de prophylaxie, mais lorsque l’infarctus est survenu ou que l’hypertension artérielle (HTA) est là, il va falloir aider le patient dans son devenir.

 

La sophrologie peut ici jouer un rôle de premier plan. Les patients sont partie prenante dans leur maladie et la manière dont ils vont l’aborder sera déterminante. Éviter une rechute, stabiliser hypertension artérielle voilà bien un projet existentiel en adéquation totale avec la sophrologie. De la même manière et en s’inspirant des protocoles existants, le Docteur Patrick-André Chéné, dans son livre « Médecine & Sophrologie », indique que l’on pourrait, avec la sophrologie, préparer à l’angioplastie coronaire et aider à vivre avec une insuffisance cardiaque.

Hypertension artérielle

Mais commençons par la tension artérielle. Le Docteur Michel Debelle nous fait part de son expérience

 « La physiologie classique, précise-t-il, décrit une chute de la tension artérielle lorsque l’individu glisse vers le sommeil. Cela m’arrangerait fort bien pour les patients stressés et hypertendus de mes groupes. Mais, s’y trouvaient aussi des étudiants ou des adultes jeunes chez qui le stress provoquait le plus souvent une chute de la tension artérielle. La sophrologie devait donc logiquement être contre-indiquée dans ces cas. Heureusement, deux ou trois années de pratique m’avaient fait observer le phénomène inverse. Mes adolescents et adultes jeunes,  hypotendus, pâles, en sueurs froides et lipothymiques avant la séance de sophrologie ressortaient toujours de l’expérience plus rose, souriants et avec un sentiment de récupération. Les choses étaient donc autrement ! Pour le démontrer, je pris pendant quelque temps la tension artérielle de tous mes patients avant et après les entraînements sophrologiques. Par cette étude, la sophrologie se révéla avoir avant tout une action de normalisation de la tension artérielle. Certains patients de l’étude étaient d’ailleurs parfois en hypotension avant la pratique, parfois en hypertension et le même type de séance augmentait leur tension artérielle en cas d’hypotension ou la diminuait en cas d’hypertension.

La population des hypertendus présenta en moyenne une diminution de 0,7 cm de mercure pour les minima mais surtout une diminution de 1,8 cm de mercure au niveau des maxima.

Ainsi un patient se retrouvant avant la pratique avec des maxima de 18 par exemple, se retrouva après la désophronisation avec les maxima à 16,2.

Pour les normo-tendus, les très légères diminutions de 0,1 et de 0,2 cm de mercure n’ont pas été significatives. La sophrologie a très peu agi sur la tension artérielle normale. Chez les hypotendus, les augmentations de 0,5 (minima) et surtout de 1,3 (maxima) se sont ainsi révélées  statistiquement significatives comme les variations observées dans le groupe des hypertendus. Par exemple, un étudiant pâle en début de séance avec une tension artérielle de 9,7 pour les maxima, sortie de l’expérience avec une tension artérielle de 11. 

Chez les patients qui ont intégré des entraînements réguliers à leur hygiène de vie, la tendance à la normalisation de la tension artérielle s’est petit à petit étendue  à leur vie de tous les jours.

Cette deuxième expérience clinique renforça un sentiment très vite perçu au cours de mes premières utilisations cliniques de la sophrologie, à savoir qu’il n’existe pas de « sophro-recettes » : une approche spécifique pour les hypertendus, une autre pour les hypotendus, les céphalées, la colite spastique, les dépressions nerveuses, etc. les stratégies de la méthodologie renforcent globalement l’être et font lâcher les symptômes liés à la pathologie de « mal-être » et de « mal-existence ». C’est la globalité de la même méthodologie qu’il nous faut suivre à chaque fois, pour chaque cas, en respectant toujours la chronologie précise et originale proposée par le Pr Caycedo ».

Quant au Docteur Patrick André Chéné, il précise que le sujet atteint d’hypertension artérielle (HTA) chronique importante pourra rarement retrouver une tension artérielle normale sans médicaments. Le but du sophrologue sera de l’aider dans l'observance de ses traitements médicamenteux. Il ne faudra jamais lui dire d’arrêter. On l’aidera dans les angoisses génératrices d’HTA. On le soutiendra dans les prises de tension prescrites, souvent fréquentes, le port d’un Holter pouvant être nécessaire dans certains cas. On lui permettra de stabiliser sa tension à un niveau tolérable. À long terme chez ces sujets souvent aux prises à des angoisses existentielles profondes l’idée d’une thérapeutique existentielle prend tout son relief.

Le nombre de consultations est difficile à préciser. Certaines étapes peuvent nécessiter un nombre important de séances de la part du sophrologue. Vous trouverez un protocole très détaillé à ce sujet dans l’ouvrage « Médecine et Sophrologie » paru aux éditions Ellébore.

 

Un exemple de protocole :

  • Sophrologie de Base : Lutte anti‑stress.
  • Recherche des agents déclenchants, signe signal évacuation lors des prodromes
  • Relaxation Dynamique 1 : Lutte contre l'agressivité. L'exercice du « karaté » est un bon moyen de la neutraliser.

Infarctus

Les techniques suivantes s'appliquent surtout après la phase aigüe quand le patient retourne à son domicile :
Sophronisation de Base  + Sophro-Déplacement du Négatif + bulle : Créer une sorte d'écran par rapport aux bruits, aux stress.

Relaxation Dynamique 1 :

  • Sentir son corps.
  • Redécouvrir ses nouvelles capacités physiques par la mobilisation du corps (quelques mouvements, même en position assise ou couchée), puis augmenter progressivement les mouvements.
  • Eviter le pompage et les mouvements du cou (pas de stimulation de la thyroïde).

Relaxation Dynamique 2 :

  • Redécouvrir son schéma corporel (chez le cardiaque surtout après un infarctus, il existe un sentiment de « morcellement »).
  • Permettre de neutraliser l'angoisse de la mort permanente chez certains cardiaques. La sophrologie offre les moyens d'aller vers cette angoisse puis de la désamorcer.

Sophro-Acceptation Progressive :

  • Permettre l'acceptation du « handicap ».
  • Vivre son nouvel état dans les mois et années à venir.
  • Redécouvrir ses possibilités.
  • Donner accès à un nouveau mode de vie.
  • Mettre l'accent sur la vivance d’un futur positif, enrichi des précautions hygiéno-diététiques prescrites par le corps médical.

Tachycardie

Il faut toujours s'assurer qu'un contrôle médical a été effectué avant d'entreprendre un travail avec une personne qui présente des troubles du rythme. Dans la mesure du possible, il est conseillé d'établir une collaboration avec le médecin traitant.  La première consultation consiste en une prise de contact avec la personne qui vient nous voir, et en une anamnèse approfondie.

Après l'établissement indispensable de la relation thérapeutique, nous pouvons lui apprendre  la Relaxation Dynamique.  Par cette technique, le sujet prend conscience de son corps et surtout des possibilités qu'il a en lui de maîtriser certaines réactions qui, d'ordinaire, échappent à la volonté.

En conclusion

La sophro-prophylaxie peut permettre d’aider au traitement et à la prévention  des accidents cardiaques. La pratique personnelle et régulière des techniques aide à équilibrer les fonctions, à économiser l'organisme.

Article Alain Giraud Sophrologue RNCP

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